Ras-le-bol du Drobo !
Comme je vous le disais dans mon éditorial de septembre, j'ai quelques soucis avec mon boitier RAID, un boitier de la marque Drobo. Exactement, il s'agit d'un Drobo 5D3, un boitier pouvant accueillir 5 disques SATA 3.5 pouces. Il est connecté en mode DAS (Direct Attached Storage), qui comme son nom l'indique est attaché en direct à l'ordinateur, contrairement à un boitier NAS (Network Attached Storage) qui se trouverait sur le réseau.
Ce boitier a été pris en remplacement d'un autre boitier de la marque, un Drobo 5S (Gen2) datant de 2011 et commençant à accuser les années.
Drobo, un concentré de technologie dédié à la protection des données.
Le Drobo est un système qui serait, dans l'idéal, parfait. Entièrement autonome, le Drobo s'occupe de tout, il suffit de lui donner des disques, et il gère le RAID automatiquement.
De manière simplifiée, le principe du RAID est de placer plusieurs disques ensemble, et distribuer les données de telle sorte que si l'un disque dur lâche, il suffit de le remplacer, pour retrouver l'ensemble de ses données.
En façade, au niveau de chacun des disques, des lumières indiquent l'état du Drobo et des disques. En vert, tout va bien, en rouge, il faut remplacer le disque dans les plus brefs délais.
Le Drobo est aussi capable de gérer une double redondance des disques (au détriment de la quantité d'espace disque disponible), c'est à dire que les données sont stockées de telle sorte, que deux disques peuvent venir à mourrir en même temps, les données seraient toujours complètes et utilisables.
C'est d'autant plus parfait que Drobo supporte parfaitement le Mac, avec une application plutôt jolie qui permet de surveiller ses boitiers, mais aussi les disques qui sont à l'intérieur.
Enfin, Drobo était parmi les premiers à proposer le remplacement des disques à chaud, c'est à dire, qu'il n'est plus nécessaire d'éteindre le boitier pour changer un disque dur défectueux. Cela permet même, dans les faits, de continuer à travailler avec les données stockées sur les volumes situés sur le boitier.
Vraiment autonome, le Drobo reconstruit automatiquement les données lors de la perte d'un disque, afin d'éviter un nouveau crash de disque. Et une fois le nouveau disque inséré, le Drobo reconstruit de nouveau les données sur l'ensemble des disques.
Un boitier magique ? Malheureusement, pas tant que cela ....
Tant que le Drobo fonctionne, et sans soucis, il n'y a franchement rien à dire. Il permet de stocker de gros volumes, ce qui permet de faire des sauvegardes, en plus de stocker des films, des musiques, etc ...
Certains lui reproche ses faibles performances en lecture comme en écriture, ce que je peux confirmer, cependant, cela ne m'a jamais posé de problème.
Malheureusement, dès que les problèmes commencent ... ce n'est que le début d'un long calvaire.
Mon problème d'aujourd'hui est suffisamment sévère, car, cela fait désormais plus de 2 semaines que le Drobo est à l'arrêt, sans pouvoir accéder à mes données, ni pouvoir faire mes sauvegardes. Alors que d'ordinaire, quelques heures, au maximum, quelques jours, sont nécessaire pour résoudre les soucis.
Peu après être revenu de vacances (et heureusement pas pendant), je vois que le disque 4 a un soucis, il clignote rouge. Je regarde sur l'interface, et il me que le disque est en "échec". Cela m'interpelle un peu, car juste avant de partir en vacances, j'avais justement déjà changé le disque situé à cet emplacement. Ce serait donc un disque Toshiba tout neuf qui serait mort au bout d'un mois environ. Bizarre, mais ... je remplace le disque par un autre Toshiba identique que j'avais en stock.
Pour information, il ne s'agit pas de n'importe quel modèle de disque, mais bien une déclinaison de disques destinée aux boitiers NAS.
La reconstruction se fait sans soucis, la protection est active. Tout roule à nouveau .... pendant 2 jours à peu près. Où devinez quoi ? Le disque situé dans l'emplacement 4 passe au rouge ... encore ...
Je place mon dernier disque en stock, à nouveau un Toshiba, toujours identique... Mais cette fois-ci, le disque passe directement au rouge, à peine inséré. Je décide de laisser le Drobo reconstruire les données avec un disque en moins. Je perdrais de l'espace disque, mais au moins mes données auront une redondance.
Pendant ce temps, dans un boitier externe, de type dock, je décide de tester les 4 disques ! Les 3 Toshiba qui ont servi de remplacement, plus le Western Digital qui était en place avant les multiples changements.
Tous les disques ont fonctionné correctement, j'ai pu les initialiser, et m'en servir sur macOS, sans soucis. Le Western Digital est potentiellement en fin de vie, mais il faudrait que je l'installe en direct dans le Mac Pro pour voir ce que m'indique Smartmontools. Quant aux Toshiba, ils sont neufs et en fonctionnent très bien, une fois monté dans le diagnostic de Smartmontools indique un fonctionnement optimal.
Vous allez me dire : arrête avec tes Toshiba ! Ils sont incompatibles avec le boitier, un point c'est tout.
Oui... mais non, c'est plus subtile que cela. Car actuellement, parmi les 4 disques restants, il y a 2 disques Toshiba identiques, encore une fois, et ceux-ci, sont présents dans le Drobo depuis bien plus longtemps, et ne posent pas de soucis. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai continué à acheter ces modèles qui me semblaient très bien.
A défaut de réponse claire avec les tests logiques, j'attaque des tests un peu plus farfelus.
J'ai tenté de ne mettre que l'un des 3 disques, seul dans le boitier. J'ai commencé par le mettre à l'emplacement 1, Drobo m'indique que le disque est OK. Je poursuis et tente de le remettre dans l'espace 4, Drobo m'indique une nouvelle fois que le disque est OK. Le même disque, au même emplacement, nous sommes d'accord ?
Puisque le disque est OK, je remets les 4 autres ! Et ... le disque repasse au rouge !
Mon dernier test fut d'intervertir le disque à problème et le disque sité dans l'emplacement 5. Le RAID est parfaitement reconnu sur les ... 4 disques, y compris celui qui a été déplacé. Le disque à problème reste définitivement rouge.
Sachant qu'une nouvelle fois les 4 disques "sains" retirés, le disque, placé seul, repasse au vert comme si de rien n'était.
Il va de soit que tous les tests sont faits en ayant éteint complètement le Drobo, afin d'être sur que les manipulations n'influent pas sur le résultat, ni que mes données soient perdues lors d'un reset intempestif.
De plus, il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour les données, car je sais qu'elles sont dedans. Il y a 4 (ou 5) disques toujours viables. Je peux rallumer le Drobo le temps de faire des copies (ce que j'ai fais d'ailleurs).
N'ayant plus d'idées sur les tests à faire pour trouver la faille, et éventuellement la corriger, j'attends une réponse du support de Drobo.
L'assistance technique de Drobo, ...
Le 31 Août dernier, au moment où les 3 disques Toshiba avaient été testé, je poste donc mon problème, détaillé et en anglais, sur le support de Drobo. Le jour même, une personne me répond gentillement que j'ai du mal inséré les disques et m'envoie le lien vers les vidéos des tutoriels.
Ayant un Drobo depuis 8 ans maintenant, je pense savoir comment il faut insérer un disque dedans. Me prendre pour un néophyte n'est absolument pas vexant, ... mais passons, je sais que bien souvent, au niveau du support, les réponses les plus simples sont souvent les bonnes.
Ayant fais certains des tests indiqués précédemment, je renseigne, dès le 1er Septembre, les résultats sur la page du ticket.
Il aura fallut que j'attende le 5 pour avoir une nouvelle réponse, me demandant simplement les fichiers de diagnostic à extraire depuis l'application Drodo Dashboard. Bête et discipliné, je leur envoie directement.
De nouveau, ce sont 5 jours qui se sont passés avant d'avoir une nouvelle réponse. Et la réponse n'est toujours pas celle attendue ... m'indiquant simplement, que les disques que j'utilise ne sont pas parmi les disques recommandés par Drobo. En occultant, évidemment le fait que deux autres disques du même modèle font partis des disques "fonctionnels", ainsi que tous les tests réalisés avec un seul disque, marqué comme OK.
Evidemment, cela ne peut pas être la faute du boitier ...
J'attends toujours une nouvelle réponse de la part du support, qui jusqu'à maintenant, ne m'a indiqué que des évidences sans visiblement se soucier du problème de fond.
Un problème en 8 ans, ce n'est pas un drame non plus ?
Et bien, en fait, non. Ce n'est vraiment pas le premier problème survenu sur ce Drobo, ni le précédent.
Pour commencer, l'alimentation fournie avec le Drobo est extrêmement fragile, en 7 ans d'utilisation du premier Drobo, j'ai du la changé deux fois. Malgré qu'elle soit toujours branché sur un onduleur, elle finit par lâcher, ne permettant plus d'utiliser le boitier le temps d'en commander une nouvelle. Mais heureusement, dans ce cas, les disques restent intacts en attendant que le boitier soit rallumé.
Lorsqu'un disque meurt, on peut le changer à chaud, c'est un peu l'argument de vente de Drobo. Dans les faits, cela ne fonctionne pas si bien que cela. En effet, malgré la plus grande délicatesse, en retirant le disque, ou en ajoutant le nouveau, il arrive très souvent, qu'un autre bouge, et se déconnecte légèrement de son port. Le boitier se met alors en panique, avec finalement deux disques marqués comme "défectueux". La solution ? Eteindre proprement le Drobo depuis l'interface, puis toucher les disques pour espérer que la connexion se fasse mieux.
Ces déconnexions intempestives peuvent aussi survenir avec petit choc sur le bureau. Car, on ne peut le placer dans un placard fermé, car il surchauffe rapidement. Il chauffe d'ailleurs, même placé sur un bureau. Du coup, les ventilateurs tournent constamment, et le boitier fait un boucan de tous les diables surpassant le niveau sonore du Mac Pro, qui n'est vraiment une machine exemplaire au niveau silence.
Enfin, dernier point, qu'il peut être bon de savoir. Drobo, pour mettre en avant ses technologies, n'utilise pas un RAID standard, mais une solution maison. Ainsi ,si votre boitier ne fonctionne plus, pour récupérer les données, il faudra placer les disques dans un autre boitier compatible de la même marque.
Ou en suis-je aujourd'hui ?
J'avais choisi ce boitier, il y a quelques années pour arrêter de jongler entre de multiples disques dans de multiples boitiers externes, mais aussi pour assurer une sécurité de mes données, et au final ne plus perdre de temps à me préoccuper du stockage.
Avec ce soucis, je me suis retrouvé, de nouveau, à jongler avec des disques pour essayer de trouver une solution, mais aussi pour faire une sauvegarde fractionnée des données qui se trouvent sur le Drobo.
Et comme le support est plus qu'inexistant, ou incompétent, au choix, je me retrouve à faire les tests moi-même, ce qui me fait perdre le temps que j'espérais gagner.
Alors que j'avais choisi de mettre l'ensemble de mes données dans un boitier dont le but est de compenser la fiabilité très relative des disques durs, c'est ce même boitier, qui aujourd'hui, devient le point faible de ma solution de stockage.
Par chance, j'ai retrouvé un disque Seagate de 4To que j'avais écarté il y a quelques années, car ils avaient tendance à mourrir assez rapidement, ne tenant pas plus de 12 à 15 mois d'utilisation. Avec ce patch temporaire, j'ai retrouvé un accès à mes medias, mes sauvegardes sont de nouveau actives, et je vais enfin pouvoir finir la dernière partie de mon article sur la sauvegarde rsync/launchd, dont le but était justement de faire un backup de certaines données du Drobo.
Comme quoi, ce n'était pas si stupide de vouloir faire cette sauvegarde. Simple prémonition ou manque de confiance justifié ? ...
Que retenir de tout cela ?
Suite à la défaillance du premier Drobo, j'avais donc acheté ce second afin de récupérer les données. Désormais ces données seront dupliquées à côté, afin de palier à tout nouvel incident.
Et il est désormais sûr, que je n'achèterai plus un nouveau boitier de la marque !
Quelle solution en alternative ?
Afin de me passer du Drobo, je vois deux solutions. La première serait de reprendre un boitier d'une marque concurrente, puisque depuis quelques années, elles proposent les mêmes fonctionnalités. Reste à voir la fiabilité du matériel de ces sociétés.
La seconde serait peut-être la plus simple. On trouve désormais des disques de tailles très importantes, avec 12 ou 16 To. La solution serait d'en prendre 2, et de les mettre en direct sur le Mac Pro, ou dans 2 boitiers externes, si un jour je dois changer de machine. Puis, de faire un répliquât exact de l'un vers l'autre en utilisant le protocole initié dans le fameux article sur la sauvegarde via rsync et launchd.
J'y perdrais peut être en flexibilité, mais je m'arracherai certainement moins les derniers cheveux qui me restent avec un boitier capricieux, et dont le tarif ne se justifie pas, vu le temps perdu sur sa maintenance.