Séance ciné : Aquaman
Souhaitant profiter de l'engouement pour les super-héros installé par Marvel, DC Comics n'a pas pour autant eu le même succès. Malgré des héros plus marquants, et souvent plus profonds que les héros de Marvel, cela n'a jamais suffit à faire de bons films. Nous avons eu le droit à un improbable Batman vs Superman, un risible Suicide Squad, et un horrible Justice League, l'univers DC s'était tout de même distingué avec un Wonder Woman très correct et relevant enfin le niveau.
En sortant Aquaman, DC s'est lancé un double challenge, rattraper la catastrophe des précédents films et rendre intéressant l'un des personnages les moins charismatiques de son univers. Et effet, à la base, Aquaman n'est qu'un personnage vivant sous l'eau dans la cité d'Atlantis et sachant parler aux poissons. On est loin d'un super-héros de classe mondiale.
Pour réussir dans cette mission, James Wan, le réalisateur, a trouvé une astuce. Il a utilisé une technique souvent utilisée dans les films de super-héros : le cliché. Mais plus qu'une utilisation sporadique, il a fait le choix d'y aller à fond ! Et plus loin encore. Aquaman est finalement un film composé à 1000% de clichés, sans trop de surprise.
Mais aussi bizarre que cela puisse paraitre, ce qui semble être la peinture d'un mauvais tableau, se révèle au final un film très correct, voir même un bon film, rejoignant Wonder Woman dans les rares réussites de DC.
Pour permettre aux "hommes" d'aller voir leur film au cinéma, il mise sur le sexy de l'acteur d'Aquaman, pour atirer leurs conjointes. On le voit bien souvent, mouillé, compréhensible, c'est un poisson et torse nu, en jean taille basse, moins logique. Mais cela marche, puisque la première entrée du personnage torse nu et ruisselant, s'est largement fait entendre dans le cinéma.
Plus que charismatique, DC a rendu son personnage le plus badass possible, et le résultat est plus que réussi. Jason Momoa n'y est évidemment pas pour rien. Le bonhomme est sacrément bien bâti et porte bien le film sur ses épaules. Le cliché du beau-gosse, musclé et sympa avec une pointe d'énervement est utilisé à 100%. Même ses postures sont des déjà-vus, mais qu'importe, il est beau, il sent bon le sable chaud, cela fonctionne.
Son pendant féminin se trouve être moins sexy, au contraire, loin de faire potiche, le personnage de Mera represente la partie fine de l'équipe. Malheureusement pour moi, dès le début j'y ai vu un mélange entre Black Window (Scarlet Johanson) et de Katy Perry pour le côté flamboyant de la chevelure, et cette image ne m'a pas quitté tout au long du film. Pour d'autres, c'est l'image d'Arielle, la petite sirène de Disney qui est restée coincée, chacun son malheur.
Graphiquement, le film est extrêmement joli, les scènes sous-marines, pour le coup, originales, sont tout de même taillées à coup de plans clichés, que ce soit les travelings pour nous faire découvrir les décors ou les scènes d'action dont le dynamisme rappelle les meilleurs passages des Avengers, mais cela marche, le film nous capte et l'on rentre dans l'ambiance sans aucun mal.
Sans rentrer dans les détails, mais la double histoire d'amour ? Clichés ! Les méchants ? Cliché ! Le résumé ? Cliché ! La musique ? Cliché ! Le costume d'Aquaman ? Cliché ! Mais c'est malheureusement le moins réussi: les fans de Big Bang Theory auront bien du mal à se retenir de rire tant ce dernier ressemble au déguisement de Rajish à cheval sur son hyppocampe doré.
DC a décidé enfin de jouer gagnant en sortant un film de super-héros, un vrai ! Le film nous tient en haleine tout le long, avec un rythme soutenu, en prenant tout ce qui s'était fait de bien par le passé, et en compressant tout cela en 2h30, et en arrivant à faire passer Superman pour un comique à côté de l'homme-poisson. Le vrai problème, chers amis "mâles", est de devoir expliquer à nos moitiés, après 2h30 de film, que nous ne sommes pas tous bâti pareil...