Jeu Mac : Two Point Hospital
Lancé en Août 2018, Two Points Hospital s'annonçait comme le digne successeur de Theme Hospital, sorti lui, 20 ans plus tôt.
Comme son lointain parent, il a eu le bon goût de sortir sur Mac, et j'ai eu le plaisir de le tester.
Si le jeu est fait pour s'adapter au plus grand nombre, les nostalgiques du succès de Bullfrog seront cependant plus sensibles que les autres aux nombreuses références tirées de l'original. Bonne nouvelle, le jeu reste aussi fou que son prédécesseur !
Afin de s'éloigner de l'univers hospitalier, qui peut rapidement être glauque, le jeu joue ici avec des maladies totalement farfelues. De la fameuse Débloque Star, directement inspirée de Theme Hospital, où le patient a tendance à se prendre pour Freddie Mercury (Elvis dans le jeu de 1997), à la Chair de poule, dont l'effet est plus littéral que la chair de poule que l'on connait, il y a 44 maladies à découvrir. Et comme remède à ces maux, aussi ridicules qu'amusants, il faut des salles, des machines et du personnel, pas forcément plus sérieux !
Dès le début de la partie, le jeu s'annonce bien plus complet, entre les maladies, les salles, et les nombreux éléments à débloquer, que l'original. Et pour augmenter la durée de vie du jeu, tout n'est pas disponible dès le début. Cela permet au débutant d'appréhender cet univers bien particulier tout en douceur. De nouvelles maladies, et les méthodes de guérison qui vont avec seront accessibles au fur et à mesure des niveaux du mode Carrière. Chaque nouvel hôpital se trouvera dans un nouveau lieu où les maladies seront différentes, et dont la proportion de chacune variera aussi pour couronner le tout. Il est nécessaire de s'adapter et de ré-apprendre, impossible donc de chercher la combinaison parfaite, elle sera caduque au niveau suivant.
Ce mode Carrière est le seul mode de jeu disponible au début du jeu. Il faudra avancer de quelques niveaux pour retrouver un mode bac à sable pour y faire des expérimentations. Aussi, nous aurons la possibilité de recommencer les niveaux si nous le souhaitons.
Pour chaque niveau, il faudra obtenir 3 étoiles à travers des challenges successifs. Si les deux premières sont souvent assez simples à obtenir, et permettent de débloquer le niveau suivant, il faudra souvent bosser plus dur pour obtenir l'ultime étoile de chaque niveau.
La vie de notre hôpital sera aussi rythmée par l'apparition fréquente de mini challenges. Qu'il s'agisse d'un lot de patients d'une maladie bien précise à traiter, ou un inspecteur de la santé publique, il faudra être vigilant pour récupérer les gains non négligeables qu'ils apportent.
Il existe d'ailleurs deux monnaies dans le jeu, une drôle d'idée pour un jeu sans achat intégré, mais qui finalement s'explique bien, et qui permet une évolution plus constante. En premier, nous avons le cash habituel, la monnaie sonnante et trébuchante, celle qui permet de faire évoluer son hôpital avec l'achat de salles, de matériel et pour payer le salaire du personnel, bref tout ce qu'il y a de plus conventionnel. Cette monnaie n'a jamais été un soucis, jusqu'ici (je ne suis pas encore aller tater les derniers niveaux), sans pour autant couler à flot, il n'est pas difficile d'être rentable.
L'autre monnaie, les Kudosh, ne peut être obtenue que dans les challenges, lors des trophées de fin d'années ou autres événements particuliers du jeu. Elle permet simplement de débloquer des objets, que l'on peut ensuite acheter à loisir. Le plus important étant qu'un objet débloqué l'est aussi pour tous les autres hôpitaux. Il ne faut donc pas hésiter à les utiliser, sans pour autant les gâcher.
Connaissant cela, il est parfois plus rapide de ne pas s'attarder sur la 3ème étoile d'un hôpital pour en commencer un autre, et revenir dessus lorsque l'on a débloquer de nouveaux éléments, les Kudosh étant plus faciles à obtenir en début de partie qu'à la fin.
Sous ses airs de facilité, il ne faut pas oublier que nous faisons face à un vrai jeu de gestion. Une gestion extrêmement complète et très agréable à prendre en main. Cette gestion se fait en deux phases. La première ressemble beaucoup à ce que l'on a connu avec Theme Hospital.
Facile d'accès, la construction est aussi très flexible, il n'y a quasiment plus de limites. Le travail d'architecte est un pur plaisir. Il est désormais possible de donner des formes bizarres à nos salles, ce qui permet de mieux remplir l'espace disponible. Nous pouvons placer les éléments où on le souhaite et comme on le souhaite. En achetant de nouveau terrain proches de l'hôpital, il est possible de gagner un peu de place, qu'il faudra de nouveau aménager. Le déplacement d'une salle complète prend alors tout son sens et permet de gagner un temps précieux.
La gestion du personnel n'est guère plus compliquée. Lors du recrutement, il est possible de choisir parmi les spécialités de chaque potentiel employé pour correspondre à nos besoins et à notre budget. Mais cela ne s'arrête pas là, il est nécessaire de s'occuper du bien-être de nos collaborateurs, à travers des promotions, des formations, la réussite de challenges, la disponibilité d'une belle salle de repos et j'en passe.
Une fois que tout est en place, et que l'on est satisfait, on rentre dans une seconde phase d'optimisation de son centre hospitalier. Ainsi, il faut gérer le flux des patients, les files d'attente devant les salles. Et comme le temps ne passe pas très vite, nos patients vont rester bien au chaud dans notre hôpital pendant plusieurs jours. Il faudra donc penser à leur bien-être, à savoir de quoi boire, manger, se distraire et bien évidemment, des toilettes.
Il est possible d'aller plus loin en spécialisant certaines salles, à la base, multi-tâches. On peut ainsi différencier diagnostics et soins, afin de regrouper les traitements par pôles. Selon leurs spécialités, il est possible d'attribuer un ou plusieurs médecins ou infirmiers par salles pour optimiser le temps d'attente des patients mais aussi, les chances de guérison de ces derniers.
Au final, on ne s'ennuie pas ou quasi pas. Bien au contraire, on se prend rapidement au jeu, à rechercher la perfection dans la gestion de nos salles, de nos médecins, des files d'attente, afin que tout soit parfait, afin de regarder ce micro-monde vu de haut, avec un énorme sourire de complaisance.
L'ergonomie est quasi parfaite. On trouve toujours rapidement ce que l'on souhaite, seuls certains éléments peuvent nécessiter de nombreux clics pour être atteints, mais c'est certainement le prix à payer pour avoir autant d'éléments, de détails et une telle liberté d'action.
Lorsque le rythme augmente, il est possible, comme dans Cities Skylines de mettre le jeu en pause, tout en continuant à construire et développer son hôpital. Une bonne nouvelle, pour ceux qui aiment à cogiter avant d'agir !
Le style graphique est proche du cartoon, toujours dans le but de rendre cet univers plus joyeux. Cela donne un côté marshmallow réconfortant au jeu. Le résultat est une fois de plus très inspiré de son ancêtre, tout en étant moderne et au goût du jour. L'ensemble est très animé, ça bouge dans tous les sens, et pour l'instant, malgré des centres bien remplis, tout reste fluide, et bien net, puisqu'à la résolution native de l'écran. Le résultat est très convaincant pour un jeu au budget limité.
Les textes du jeu sont en français, mais les voix restent en anglais, qu'il s'agisse de la radio du jeu ou des annonces. Ce qui n'est pas plus gênant que cela.
Two Point Hospital s'obtient sur le site du jeu ou via Steam pour 35€ hors promo. Sur Steam, les réductions à -10% ont été fréquentes (Halloween, Black Friday, ...). Le jeu est disponible pour Mac, Linux et évidemment Windows. Les configurations minimale et recommandée sont disponibles sur la plateforme de vente de Valve.
Two Point Hospital est jeu très agréable, facile à prendre en main, proposant une difficulté bien dosée pour ceux qui souhaitent compléter les 3 étoiles de chaque niveau. Les vénérables amateurs de Theme Hospital seront ravis de cette nouvelle version, plus complète, plus variée, mais surtout plus dynamique. Ceux qui découvriront cet univers déjanté apprécieront un jeu rafraichissant, tout en douceur, mais surtout très fun.