Jeux Vidéo

Déjà fan de Top Gear à l'époque, j'avais suivi les péripéties de Jeremy et de son licenciement par la BBC, en attendant son retour mainte fois émis, oscillant entre Amazon, Netflix et d'autres services de vidéos à la demande. C'est finalement Amazon qui, avec The Grand Tour, nous propose une émission relativement similaire, d'autant plus que ces deux compères l'ont soutenu et suivi dans cette nouvelle aventure.

Avec deux saisons déjà sorties, la troisième en cours, The Grand Tour a rapidement mis au oubliette l'ancienne émission. Bien plus efficace, rythmée, qualitative, et folle, l'émission a augmenté d'un cran le niveau. Et plus que jamais, tous les amateurs de voitures (au sens large, pas uniquement les amateurs de courses), dont je fais parti rêvent de prendre leur place, pour ce qui est certainement le meilleur boulot du monde.

Lorsque le jeu a été annoncé, j'ai eu un sacré twist d'émotions. D'abord la jubilation, de pourvoir virtuellement réaliser l'un de mes rêves, avant de laisser place à l'inquiétude.  Le jeu promet de nous faire vivre les aventures des 3 présentateurs, mais ils passent par des dizaines d'endroits à chaque saison... Comme sera faite la sélection ? Ou pourrons nous rouler ? Et ce qu'il y aura bien tous les véhicules croisés dans le show, des hypercars aux créations ? Est ce que le jeu tiendra la route graphiquement ? Est ce que la physique sera un minimum réaliste ? Mais surtout comment retranscrire l'intensité et toute la folie de l'émission dans un simple jeu vidéo ? Et pourtant, c'est le pari insensé fait par Amazon et sa très modeste section Amazon Games. Maintenant que le jeu est là, il s'agit de passer au verdict !

Le mode histoire nous ramène directement aux débuts de l'émission où l'on voit Clarkson quitter la BBC, prendre l'avion pour les US, et louer une magnifique muscle car. Rapidement rejoint par James et Richard, le jeu commence, avec une petite course entre amis.

On comprend rapidement que l'on va vraiment revivre les émissions. Et même si la narration est directement dupliquée depuis l'émission, c'est assez chouette d'entendre la voix de nos 3 larrons entre deux sessions de pilotage. Une timeline est présente tout au long du jeu, nous permettant de savoir où nous en sommes et quand nous devrons prendre le volant. Cette présentation, aussi simple soit elle, est vraiment bien pensée.

Afin de varier les plaisirs, il ne s'agira pas uniquement que de courses, les missions reprennent les points clés de chaque épisode pour nous proposer des challenges différents, entre drifts, jeux d'adresse et évidement quelques courses.

Afin d'éviter la monotonie, nous changeons régulièrement de protagoniste, cela permet de conduire différentes voitures. Parfois le jeu nous propose aussi de choisir celui dont on souhaite prendre la place.

Comme l'émission, le jeu fait fort et nous propose de faire nos armes sur "The Holy Trinity", la sainte trinité, représentée par les 3 hypercars hybrides parmi les plus désirables au monde, à savoir la Porsche 918, la Ferrari LaFerrari, et la McLaren P1. Et pour tester tout cela, quoi de mieux qu'un circuit, ici le circuit international d'Argarve au Portugal, taillé pour la puissance de ces voitures. Difficile de souhaiter mieux.

La première chose qui impressionne, c'est le résultat graphique. Développé par une petite équipe, je ne pensais pas que le jeu serait graphiquement aussi réussi. Sans être aussi net et réaliste que GT Sport, le rendu est propre et plutôt agréable. Et pour répondre rapidement à l'une de nos autres interrogations, oui, ils ont vraiment modélisé un sacré nombre de lieux et de véhicules !

Et la physique ? Elle est plutôt correcte, malgré un manque flagrant d'impression de vitesse. Et c'est plutôt normal, puisque les développeurs ont eu la bonne idée d'utiliser un moteur existant, celui de rFactor. Malheureusement, il n'en va pas de même pour la conduite, extrêmement rigide ! Les véhicules ne sont pas vraiment réactifs, et l'on a l'impression de martyriser la manette à chaque virage, tellement on force pour que notre voiture tourne un minimum ... Oui, à la manette, car le jeu n'est pas compatible avec les volants. Un peu risible, pour un jeu de voiture, non ?

Mais finalement, ce n'est pas trop grave, parce que conduire au volant, avec une vue de derrière est tout simplement impossible. Là encore, il s'agit d'une belle, mais impardonnable, impasse, il n'y a qu'une vue disponible ! Je peux comprendre que créer une vue intérieure pour chacun des véhicules soit compliqué, et demande énormément de travail, mais au moins faire une vue capot ! Une hérésie pour les vrais amateurs de jeux de pilotage auto.

Et n'essayez pas de changer de voiture en espérant une maniabilité supérieure, toutes les voitures ont le même comportement, il n'y a aucune subtilité, seulement, un aspect esthétique qui change.

Au final, le jeu devient difficile, non pas à cause des épreuves, mais parce qu'il est pénible de maintenir sa voiture dans la trajectoire souhaitée. De ce fait, il est souvent nécessaire de recommencer plusieurs fois les épreuves pour tenter d'obtenir l'or. Certaines missions qui peuvent, dans certains cas, devenir un vrai calvaire poussant à la crise de nerfs. Les chasseurs de trophées devront la jouer zen pour tenter d'obtenir le platine.

Finalement, si The Grand Tour Game a su éviter les pièges les plus évidents, on aurait pu penser que le pilotage, coeur même de l'émission aurait été au centre de toutes les attentions. Même en conservant le côté arcade, une conduite plus souple aurait été plus agréable, et aurait permit de passer un bon moment, sans chercher les qualités d'un GT Sport ou même d'un Need for Speed. On comprend mieux pour quoi le prix du jeu a rapidement dégringoler juste avant sa sortie. Cependant, même pour 15 €, le jeu ne s'adresse qu'aux fans les plus motivés. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on s'arrêtera de rêver d'avoir le "best job ever".

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