Jeu Mac : Pillars of Eternity
Après m'être bien défoulé sur Victor Vran, j'ai cherché un autre jeu d'aventure avec lequel me divertir. Et je suis tombé sur Pillars of Eternity, presque par hasard.
Pillars of Eternity est un jeu de 2015, qui a été réalisé par Obsidian. Obsidian n'est autre que le développeur de l'excellent Fallout 3: New Vegas (qui n'est malheureusement pas disponible sur Mac). D'un autre côté, il a été publié par Paradox Interactive à qui l'on doit Cities Skylines dont je vous ai parlé il y a quelques mois, mais aussi d'une multitude d'autres jeux, qui, pour la plupart sont sortis sur Mac.
Volonté de l'éditeur, ou pas, Pillars of Eternity est disponible pour Mac, et je me suis enfin décidé à me lancer dedans !
Ici, nous n'avons plus à faire à un jeu du type action-RPG mais bel et bien un jeu de rôle pur et dur. On pourrait même dire qu'il s'agit d'un RPG à l'ancienne sur bien des points. Sur Internet, certains l'ont qualifié de Baldur's Gate 3, mais, de mon humble avis, il va au delà d'un Baldur's Gate, en rendant le style de jeu, bien plus facile d'accès.
Obsidian a bien compris ce que voulait dire rôle dans jeu de rôle, et cela se voit dès les premières minutes de jeu, et la création de votre personnage. Si vous êtes un éternel indécis, ne démarrez surtout pas ce jeu !
En effet, vous devrez choisir parmi les 6 races disponibles, puis les sous-races qui les composent. On continue par le choix de la classe parmi les 11 que propose le jeu, et devinez quoi ? Et oui, pour chacune des classes, il y a de nouveau un choix à faire. On continue avec le choix d'une culture, puis d'un métier d'origine, sans parler du design du personnage. Et évidemment, chacun des choix influe sur les statistiques du personnage, ainsi que son histoire, mais aussi les possibilités d'interactions future.
Heureusement, chaque choix est accompagné d'un descriptif d'aide, plutôt agréable, qui contribue largement dans la prise de décision. Ainsi, dès les premières minutes, le jeu démontre sa volonté de partager un univers complet.
Une fois notre personnage défini, nous attaquons l'histoire. Une magnifique voix, malheureusement en anglais, nous narre une belle introduction. Elle pose l'ambiance, et fini de compléter le background de votre personnage.
Rassurez-vous, le jeu dispose d'une localisation française pour l'ensemble des textes, qu'il s'agisse de l'histoire, des dialogues ou de l'interface. Seules les voix restent en anglais, utilisant les variations d'accents selon les origines de chaque personnage.
Lorsque la phase de jeu démarre, la caravane dans laquelle se trouve notre personnage s'arrête pour bivouaquer. Notre personnage est désigné pour aller chercher des baies afin de nourrir le groupe.
Cette première zone sert de tutorial afin de prendre le personnage en main, comme c'est le cas dans beaucoup de jeu moderne. On retrouve notre héros, placé au milieu d'un décors en vue isométrique, tel que le proposait Baldur's Gate ou encore Fallout il y a 20 ans. Si la 2D a été remplacée par de la 3D, le feeling est identique, la fluidité en plus.
Nous partons donc explorer ce premier lieu. On y apprend rapidement comment se déplacer, récupérer des objets dans le terrain, et combattre nos premiers ennemis. Le plus intéressant est que l'on nous montre dès le début que la gestion d'un groupe est primordial. C'est donc, accompagné d'un autre personnage que l'on visite cette zone avant de revenir au campement afin de reprendre le cours de l'histoire.
Tout au long du jeu, l'histoire et la narration nous suivent, dévoilant de plus en plus de facettes du monde dans lequel notre personnage évolue. Les amateurs de récits du style médiéval/fantastique se régaleront des nombreuses descriptions, mais aussi des nombreux détails sur les races, religions, et lieux qui composent cet univers riche. D'autant plus que l'écriture, mais aussi les voix pour les anglophones, sont très plaisants à suivre ou à écouter. Seul bémol, c'est parfois un peu trop long, alors qu'on aurait qu'une envie, de parcourir le monde environnant.
Car le monde proposé par Obsidian est vraiment très joli. On évolue par zone, et quel plaisir de découvrir chaque nouvelle zone. Elles sont graphiquement très réussies, très détaillée. La balade est très agréable, et on prend le temps de visiter chaque endroit de fond en comble, bien souvent, avec la touche "Tab" enfoncée, pour déceler le moindre petit object planqué dans le décors.
Le seul défaut de cette gestion par zone, c'est qu'un petit temps de chargement est nécessaire lors du passage de l'une à l'autre. Mais, rien de rédhibitoire, d'autant plus si le jeu est installé sur un disque SSD.
L'interface de jeu proposé est, elle aussi, assez jolie tout en restant assez classique. Très sobre, elle ne vous marquera pas ! Son ergonomie est facile d'accès, d'autant plus si l'on est habité aux jeux du genre, même si elle perd un peu en lisibilité à cause des (trop?) nombreuses options disponibles.
Pillars of Eternity joue la carte "jeu de rôle" à fond en proposant une multitude de fonctionnalités et de mécaniques, dont j'en découvre encore certaines malgré plusieurs dizaines d'heures de jeu. Parmi les plus importantes, qui pourrait être bloquantes si ne vous en servez pas, je citerai les grimoires pour les mages, ainsi que la furtivité, ou encore la gestion d'une équipe.
En effet, les mages, pour disposer de sorts magiques, doivent posséder un grimoire. Chacun de ces grimoires disposent d'un certains nombres de sort, disponibles ou à débloquer. Si vous souhaitez utiliser 2 sorts qui ne se trouvent pas dans le même grimoire, il faudra conserver les deux grimoires et switcher dès que nécessaire.
La furtivité est une mécanique rigolote du jeu, cependant, au début, elle n'est pas vraiment mise en avant. Et c'est bien dommage, car il s'agit d'un élément clé lors de notre progression dans certaines quêtes. Cela n'avait pas été très clair, du moins pour moi, mais en mode furtif, et avec un score de furtivité élevé, votre personnage sera capable de déceler des cachettes secrètes, mais aussi des leviers, permettant d'ouvrir des portes, qui, fermées, vous empêcheraient de finir votre quête.
Si dès le début, le jeu vous oblige à jouer en groupe, rien ne vous oblige à le faire. J'ai donc commencé à jouer uniquement avec les personnages que l'on rencontre au début de l'histoire. C'est seulement après quelques heures de jeu que je me suis rendu compte que la difficulté augmentait fortement alors que je jouais en mode "Facile".
C'est après quelques tentatives ratées dans l'entrée d'une grotte, que je me suis décidé à enrôler quelques équipiers de fortune dans une auberge. Le jeu est tout de suite devenu beaucoup plus simple, et j'ai pu vider cette satanée grotte dès le premier essai.
Monter une équipe est donc indispensable, pour s'assurer une progression correcte dans le jeu. Et, quitte à avoir plusieurs personnages, autant les varier pour avoir un groupe équilibré. C'est comme ça cela que ma moniale est désormais accompagnée d'un magicien et d'une archère pour les dégâts à distance, d'un paladin pour tanker et les soins, et d'une prêtresse, ... qui n'est pour l'instant, pas très utile.
J'en ai aussi profité pour équilibrer les capacités, ainsi mon personnage est boosté en furtivité, et j'ai mis un maximum de point en mécanique sur le paladin pour désamorcer les pièges et crocheter les portes. Sans être parfait, le groupe est ainsi plus polyvalent.
Mais plus le groupe est grand, plus les combats sont difficiles à appréhender. Car il est nécessaire de gérer chacun des personnages indépendamment. Heureusement, il est possible de mettre le jeu en pause, d'un simple coup de barre espace, afin de donner tranquillement ses ordres à chaque membre. D'ailleurs, à l'entrée dans une phase de combat, le jeu se mettra directement directement en pause, limitant les mauvaises surprises. Le reste du combat se fera à vitesse "lente", mais même à cette vitesse, il faudra être vigilant, car la santé de certains personnages peut descendre très vite.
Chaque personnage dispose d'une barre d'endurance et une barre de santé. L'endurance représente la fatigue du héros, elle réduit au fur et à mesure de la progression du personnage, que ce soit avec les combats ou simplement l'absence de repos lors de la visite des zones. Les membres du groupe récupèrent leur endurance en passant une nuit dans une auberge ou avec un campement.
La santé réduit lors des combats, lorsqu'elle arrive à 0, et que le personnage est fatigué, alors il meurt. Sinon il se relèvera en fin de combat, perdant une bonne partie de son endurance.
A la fin des combats, il est possible de fouiller les dépouilles des ennemis (ou amis défunts), pour récupérer l'argent et éventuellement les pièces d'attirail qu'ils possèdent. Ne vous attendez pas à trouver un arme ou une armure ultime comme on peut le voir dans Diablo 3, ici l'évolution de la qualité des pièces est lente mais reste importante.
Qu'on se le dise, Pillars of Eternity est un jeu solo, et c'est plutôt logique, pour respecter la progression dans l'histoire. N'espérez donc pas lancer une partie avec vos amis pour progresser à plusieurs, c'est tout simplement impossible.
Après avoir testé le jeu, et avoir été un peu bluffé par sa qualité, je me suis un peu renseigné à son sujet. Il est issu d'une campagne KickStarter, comme Road Redemption à son époque. Cependant les chiffres de sa campagne sont tout simplement hallucinants ! Il y a eu plus de 77000 participants, et a récolté plus de 4 millions de dollars de financement. Certes, de tels chiffres n'ont pas garanti la qualité du jeu, mais elle pouvait le permettre, et le résultat est bien là.
Il est vraiment très rare de trouver un jeu de ce type, et surtout de cette qualité sur Mac. Amateurs de jeux de rôle sur Mac, il faut donc vraiment en profiter ! Le jeu d'Obsidian est disponible sur la plateforme Steam, et est souvent en promo. Et il est bon de savoir qu'un second épisode est sorti en 2018, lui aussi disponible sur Mac. Le premier est un tel régal que je finirai forcément par vous parler du second dans le futur.