Jeu PS4 : Need For Speed (2015)
Disponible sur Playstation 4, Xbox One et Windows
Annoncé comme l'épisode de la renaissance, Need For Speed était l'opus de la très (trop?) longue série qui devait marquer le changement et le retour à une qualité absente depuis trop longtemps. Simplement nommé Need For Speed, le jeu sorti en 2015 avait la lourde tâche de faire table rase du passé sous la forme d'un reboot. Malgré tous les superlatifs employé par EA pour vendre son jeu, j'avais décidé de ne pas m'embarquer dans ce jeu, et à raison, quand on voit les notes obtenues par le jeu dans l'ensemble de presse du jeu vidéo.
Aujourd'hui, 3 ans après sa sortie, et disponible à 15€ au lieu des 70 € initiaux, que vaut ce jeu en oubliant qu'il s'agit d'un AAA ?
Comme souvent avec les Need For Speed, le jeu nous place directement au coeur de l'action, mais avant nous avons le droit à une petite séquence introductive filmée. Il s'agit de l'une des évolutions promises pour cette épisode, plus que des courses à enchaîner, nous sommes au cœur d'une histoire. Et tout au long de ce scénario, nous aurons le droit à des séquences filmées, en vue subjective, nous ne verrons donc jamais notre personnage. Si les jeux avaient déclenché la création d'un film, l'inverse est désormais vrai aussi.
Le niveau des séquences, dans le scénario, le jeu des acteurs ou encore le doublage, ne valent pas vraiment mieux que le film, mais ces morceaux de vidéos ont l'avantage d'être assez courts et de rapidement laisser place au jeu. Discrètement, ces clips intègrent l'une des fonctionnalités les plus impressionnantes, mais aussi des plus discrètes. Certaines des séquences intègrent à la vidéo le véhicule que l'on utilise, alors que l'on dispose d'un sacré choix dans les bolides, et qu'en plus il est possible de personnaliser à de nombreux niveaux ces véhicules. Si l'on y fait pas attention, cela passe tout seul lors des vidéos, et c'est cette discrétion qui en font toute la puissance. Je n'ai pas eu l'occasion de tester beaucoup de bagnoles, mais le résultat était toujours au rendez-vous. Cela n'a rien à voir avec le jeu lui même, mais la technique est tout de même bien là.
Au final, malgré le niveau, les séquences sont agréables car elles obligent à faire une petite pause relaxante entre deux courses effrénées. Une fois l'introduction terminée, nous voila au volant d'une voiture, certainement pas la plus puissante, mais suffisamment performante pour s'amuser et se lancer dans les premières missions ou à la visite du monde ouvert de Ventura Bay, notre terrain de jeu.
Que ce soit en balade dans le monde ouvert, ou dans des courses, le gameplay est correct, toujours très arcade, en adéquation avec la série. Le pilotage est dynamique, l'impression de vitesse est forte, nous sommes très loin du pilotage très lourd de The Crew, un autre jeu dans le même style. Toutes les voitures disposent d'un pilotage identique, il n'y a pas vraiment de subtilité. On choisira donc les voitures pour leur carrosserie, et se faire plaisir que pour leurs performances réelles.
J'en viens à certainement l'une des meilleures idées du jeu. Une fois quelques pièces installées, il est possible régler son bolide. Si les réglages sont extrêmement simples, ce qui est finalement un bonne chose pour un jeu d'arcade tel que NFS, ils permettent tout de même d'ajuster le comportement des voitures, vers la glisse ou vers de la tenue de route maximum. Ainsi il est possible d'ajuster la voiture à sa façon de conduire, plus efficace ou plus en drift.
On prend rapidement le coup des 5 manières d'améliorer sa réputation, à savoir la vitesse, le style, le crew, le hors-la-loi et enfin la customisation. Ce sont en fait, 5 séries de missions à faire en parallèle pour arriver au bout de l'histoire. Accessible depuis le téléphone, différents protagonistes nous invitent à différentes courses jusqu'à atteindre le sommet, qui est à chaque fois, une personnalité connue du monde réel. On retrouve ainsi Ken Block, Magnus Walker, Nakaï San, Morohoshi San ou encore les membres du Risky Devil. La scénarisation de l'histoire et les séquences filmées prennent tout leurs sens, avec l'apparition de ces stars.
Une fois au volant, on prend plaisir à arpenter les différentes routes de Ventura Bay. Si la ville n'a rien de réaliste, elle a vraiment était optimisée pour offrir un terrain de jeu sympathique, gigantesque et varié. Autoroutes, avenue en plein cœur de la ville, ruelles, routes de montagne, et même la voie ferrée est accessible, il y en a pour tous les goûts. Le décors est lui aussi assez varié, c'est un régal de se balader dans Ventura Bay. D'autant que graphiquement, le moteur Frostbite 3 fait des merveilles, le jeu est beau, agréable à l'oeil, et l'impression de vitesse est bien présente.
Comme il s'agit d'un monde ouvert, il est possible de se rendre vers les courses en roulant. Un téléport est aussi disponible pour les longs trajets. En faisant le choix de rouler, vous aurez la possibilité de trouver des spots de différents types : donuts, graphittis, zone de drift ou de vitesse, ou encore des points de vue, qui permettent de faire de jolies photos de ses bolides au coeur de la ville. Un petit plus appréciable, mais qui ne rapporte rien.
La difficulté du jeu est très variable, au début, il est préférable d'attaquer les courses plutôt que les épreuves de glisse, affreusement difficiles et frustrantes. Dès qu'il est possible de faire quelques réglages, cela devient tout de suite beaucoup plus facile.
Le milieu de l'histoire est la partie la plus agréable, on dispose de voitures funs à conduire tout en étant performantes sans l'être trop, un bon équilibre. Arrivé aux dernières courses, ça se corse, les vitesses sont folles, heureusement qu'il ne s'agit pas d'une ville trop peuplée car le traffic est inexistant. Mais si la difficulté ne se limitait qu'à cela, cela serait fort acceptable, en effet, il faut aussi jouer sur l'instabilité des bolides à grande vitesse, qui, pour une raison que j'ignore ont tendance à se décaler d'elle même de la trajectoire. Ce qui, à plus de 300km/h, vous envoie directement sur les véhicules du traffic ou visiter de très près les murs des différentes routes. Ce comportement entraine une frustration et un énervement qui nous fait rapidement oublié les quelques points positifs du jeu.
En optimisant un peu, il est possible de couvrir toute l'histoire avec 3 voitures, celle du début, une seconde plus performante en milieu de partie, et une bête de course en fin d'histoire. La boutique dispose d'une cinquantaine de voitures, allant de la Volvo break de Tonton aux Lamborghini Aventador et Hurracan. Histoire de faire concurrence à Fast & Furious ou Gran Turismo, le jeu intègre pas mal de classiques qui ont marqué l'histoire de l'automobile, telle que la BMW M3 E30, Nissan Skyline GT-R R34 ou encore la Ferrari F40.
Si le roster n'est pas aussi impressionnant que celui de GT Sport, il y a largement de quoi se faire plaisir. D'autant que, contrairement au jeu de Polyphony Digital, le comportement des véhicules étant proches, et l'intérêt principal du jeu étant l'histoire, on ne le relancera pas forcément, une fois terminé, pour tester d'autres voitures.
Seule la customisation des véhicules peuvent pousser à rejouer quelques courses pour tester des pièces de carrosserie plus exotiques pour un résultat pas toujours des esthétiques.
Une autre des bonnes idées de ce Need For Speed, est d'avoir le jeu entièrement en ligne. Cela apporte de nombreux avantages. Il est possible de défier les autres joueurs qui roulent à Ventura Bay, mais aussi de les inviter ou de participer à des courses d'autres joueurs qui font le solo. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il y a toujours du monde en ligne. Et il n'y a pas une partie ou l'on se retrouve seul.
Cela a malheureusement, quelques désagréments aussi. Pour commencer, il n'y a pas de pause. Si vous devez vous arrêter pour une raison ou une autre et que vous êtes en course, considérez la comme perdue. Si vous avez un peu de temps, arrêtez vous sur le bas-coté.
Si les interactions avec les joueurs sont en général très rigolotes, elles peuvent devenir pénible, par exemple, lors qu'en course, une des dernières, bien longues, un autre joueur arrive en face et provoque un frontal vous faisant perdre la courses. Pour ces courses la, il est préférable d'aller vers le mode hors ligne toujours accessible.
Mais le plus gros reproche que l'on peut faire à ce mini-mmo est de se limiter à 8 joueurs par partie. C'est un poil léger quand on voit la taille de la ville.
Pour finir, et les chasseurs de trophées, le jeu en dispose évidemment, mais surtout, ils ne sont pas bien compliqués à obtenir. La plupart se limitent à la progression dans l'histoire et les autres n'ont rien de compliqué. Et comble du bonheur, aucun des trophées nécessite d'être en ligne. Le platine semble donc très accessible.
Sans être un excellent jeu, ni même être l'épisode qui fera revenir la série dans le cœur des joueurs, ce Need For Speed (2015) reste un jeu de bagnoles correct. On prend même du plaisir à rouler dans une ville parfaitement réalisée, en particulier avec des véhicules peu ou moyennement performant. Et finalement, à 25 € voir 15 € en promo, cela en fait un très bon jeu de seconde vie. Reste à savoir pendant combien de temps EA conservera les serveurs et si la société prendra le temps de transformer le jeu en solo pur, une fois fermés, car le jeu nécessite tout de même une connexion dès son lancement.
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