Univers Apple

La semaine dernière, Apple a fait sensation avec la sortie de ses nouveaux MacBook Pro haut de gamme. Désormais équipés de puces Apple Silicon, les premiers benchs de ces machines ont rapidement fait le tour de la toile.

Les M1 Pro et M1 Max sont des évolutions marquées du M1 que l'on trouvait déjà depuis une bonne année dans les machines grand public de la marque.

Qu'apportent ces M1 Pro et M1 Max ?

Souvenez vous les M1 ne sont pas qu'un simple CPU, ils contiennent, en plus, la mémoire vive et la carte graphique, ainsi que différents composants d'ordinaires situés sur la carte mère.

Les M1 Pro et Max ne changent rien sur le principe, mais dans les faits, ce sont des versions survitaminées de la puce qui fait criser Intel depuis 1 an.

Les évolutions concernent toutes les parties du processeur, regardons cela plus en détails. Avec le M1 Pro, la bande passante mémoire a été triplée, par rapport au M1, pour arriver à 200Gb/s. A titre de comparaison, le Mac Pro 2019 dispose d'une mémoire DDR4 2933 ayant une bande passante de 23 466Mo/s soit environ 188Gb/s. Sans faire beaucoup mieux, la Pro rivalise donc avec la machine la plus performante d'Apple. Sauf que ... Apple ne s'est pas arrêtée là, en effet, le M1 Max dispose d'une bande passante doublée, à savoir 400Gb/s.

Les coeurs du processeur sont restés à l'identique, sauf qu'ils sont été mieux répartis afin d'en optimiser les performances. Le M1, premier du nom, dispose de 4 coeurs performants et 4 coeurs efficients (optimisés pour réduire la consommation électrique). Les M1 Pro et Max ne disposent plus que 2 coeurs efficients, ce qui parait bien plus logique, mais contiennent en contre partie plus de coeurs performants, à savoir 6 ou 8.

Ainsi sur des programmes simple thread, donc n'utilisant qu'un seul coeur, les performances restent relativement identiques. Par contre, avec une application utilisant plusieurs coeurs, les capacités devraient exploser les compteurs. Et cela se confirme avec les premiers benchs disponibles.

Le constat est encore plus radical pour la partie graphique de la puce. Apple a tout simplement doublé, triplé, voir quadruplé le nombre de coeurs graphiques de la puce M1. Encore une fois, cela se ressent sur les benchs, avec des scores délirants pour une puce intégrée, rivalisant même avec les meilleures cartes graphiques disponibles dans des ordinateurs portables du monde PC. Attention tout de même à prendre ces données avec des pincettes, car, si les scores sont relativement bons, il faut garder en tête qu'une fois en action dans les jeux ou des applications utilisant des accélérations graphiques, les optimisations sont souvent meilleures dans le monde Windows, à quelques exceptions près. Et oui, les logiciels Apple, qui ne sont disponibles que sur macOS, disposent toujours d'optimisations époustouflantes, ce qui est rarement le cas pour les applications disponibles dans les deux mondes.

Si votre but est de faire tourner Final Cut Pro ou Logic Pro, vous n'aurez aucun soucis à vous faire. Pour les autres applications, il faudra peut être attendre qu'elles soient un peu mieux optimisées pour Metal, la librairie graphique fournie par Apple.

Enfin, dernier point et non des moindres, les puces sont capables de gérer beaucoup plus de mémoire vive. Alors que les M1 semblaient limités à 16Go de RAM, le M1 Pro est capable de tirer partie de 32 Go, tandis que le M1 Max peut monter jusqu'à 64Go. Des valeurs qui permettent enfin aux pros d'utiliser des Mac équipés de M1.

Une bonne fournée ou simplement un bon début ?

Lors de l'arrivée des M1, Apple a clairement démontré un potentiel, mais les premières puces n'étaient clairement pas taillées pour un usage pro, en particulier à cause de la limite trop faible de mémoire vive, laissant planer le doute sur la suite des événements.

Avec les M1 Pro et M1 Max, Apple rassure ! En proposant des puces avec des capacités adaptées aux machines dans lesquelles elles sont placés. Ces MacBook Pro sont clairement taillés pour les professionnels qui vont avoir une utilisation mobile et un peu plus intensives de leur Mac que le grand public.

Ces M1 Pro et M1 Max pourrait d'avoir aisément se retrouver dans un Mac Mini ou dans un iMac, si Apple voulait rapidement proposer des machines de bureau pour les pros. Ce sera d'ailleurs certainement le cas pour les iMac, mais moins probable pour les Mac Mini, même si cela reste possible. Que ce soit pour un modèle Pro ou classique, les M1 Pro ou Max se plairont dans un iMac, rendant peut être même de nouveau, le jeu accessible sur Mac.

Mais est ce qu'Apple sera capable d'aller encore plus loin, qu'il s'agisse de puissance processeur, de puissance graphique ou de capacité en mémoire, pour nous proposer un Mac Pro digne de ce nom.

Quelle attente pour un Mac Pro M1 ?

Personnellement, l'idée d'une telle machine basé sur une puce M1 commence doucement à faire son chemin dans ma tête. Est ce que cela peut valoir le coup (ou le coût, parce que l'on parle bien d'une machine Apple) ?

Et bien oui, je pense sérieusement qu'il y a matière à créer une chouette machine. Reste à savoir si les puces M1 sont capables de permettre des extensions, requises dans un boitier de la sorte.

Pour les disques, cela ne devrait pas poser de soucis, il est déjà possible d'étendre les capacités d'un MacBook avec des disques externes, la seule différence est qu'avec un Mac Pro, les emplacements seront fixes et en interne.

Concernant les extensions via des cartes PCI, cela reste un standard dans tous les boitiers PC, cependant, il n'est pas dit que la puce M1 puisse supporter suffisamment de lignes PCI pour en proposer en tant que ports dédiés.

Enfin, le dernier point est la mémoire vive, actuellement, c'est le grand problème, je trouve, pour les Mac basés sur du M1. Il n'est pas possible d'en étendre la mémoire vive. Pourtant, entre le moment où l'on achète un Mac et quelques années plus tard, les besoins ont pu changer, et ce n'est évidemment pas à la baisse. Apple a bien démontré que la mémoire intégrée au M1 est plus rapide, et plus efficace que les solutions habituelles. Il est donc nécessaire de prévoir large dès le début, ou d'autoriser des extensions mémoires extérieures, qui permettraient d'augmenter la quantité, certainement au détriment de la rapidité. Car, avec les usages grandissant et les applications toujours plus gourmandes avec les années, on risquerait de se retrouver avec un Mac qui crée de la mémoire virtuelle en excès, ce qui ruinerait rapidement le disque dur, qui je le rappelle, est lui aussi fixé sur le processeur principal.

Quel serait le Mac Pro idéal ?

En allant un peu plus loin, on pourrait imaginer le Mac Pro idéal. Il disposerait d'un support de multiples puces. On retrouverait une puce principale composée des cores CPU, de la mémoire vive intégrée, et d'un disque dur réservé au système. Sans partie GPU, la partie CPU pourrait être un peu, voir bien plus, plus performante.

A côté de cela on retrouverai des espaces disques permettant d'étendre la capacité de stockage, avec au moins un emplacement fournit pour les données des comptes. Ainsi le disque dur situé sur la puce permettrait au système d'être ultra réactif tout en limitant son usage, puisque toutes les données utilisateurs seraient situées sur le disque annexe, aisément remplaçable.

Evidemment, avoir des slots de mémoire vive pour faire évoluer la machine au fil du temps serait ultime. Sinon, envisager 128Go de base ne serait qu'un minimum, mais certainement à un tarif explosif.

Toujours l'idéal, il faudrait avoir un socket dédié à une seconde puce M1 consacrée à la partie graphique. Mais il pourrait très bien être placé sur une carte PCI. Ainsi, cette puce pourrait aussi être changée dans le temps, et disposerait de sa propre mémoire et d'un nombre de coeurs suffisant pour faire la différence avec les autres machines du marché.

Evidemment, en se passant des puces Intel et AMD (puisque Nvidia est toujours persona non grata), on peut espérer un tarif inférieur que le délirant prix de l'actuel Mac Pro. Mais cela reste Apple, il ne faut pas douter qu'avoir un tarif raisonnable n'est pas nécessairement dans les tablettes. Cependant, c'est peut être aussi pourquoi les ventes de ces machines restent aussi confidentielles.

Tout cela n'est en rien une affirmation, ni même une supposition, de ce que sera le futur Mac Pro. Ce serait plus un souhait, une attente, un doux rêve, mais nul doute qu'Apple saura nous surprendre à son sujet. Seul l'avenir nous dira s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvais surprise...