Test matériel : MacBook Pro 'Unibody'
Début novembre, Apple a annoncé ses nouveaux MacBook et MacBook Pro. Nous avons eu le grand plaisir de tester le Pro dans sa version haut de gamme accompagné de l'option 2.8 Ghz. Nous avons aussi réalisé un petit comparatif de performance avec le premier MacBook Pro annoncé peu après le partenariat entre Apple et Intel, laissant de côté IBM et son G5.
Le nouveau MacBook Pro est disponible sur l'Apple Store.
Aperçu du nouveau MacBook Pro "Unibody"
Le déballage
Le déballage d'un nouveau Mac est toujours un grand moment. Conformément à ce qu'avait annoncé Steve Jobs, la taille de l'emballage a été largement revue à la baisse. Il devient plus facile à transporter et nettement plus écologique. De plus, cette réduction ne limite en rien l'immense plaisir que l'on prend à ouvrir son "cadeau"! La présentation dans sa boite est d'un très haut niveau, que peu de fabricants informatiques ou plus généralement d'électroménager, peuvent revendiquer.
La coque Unibody
La grosse nouveauté de cette nouvelle génération de portables est le changement de design et l'adoption de cette coque nommée Unibody. Les habitués des Powerbook et précédentes générations de MacBook Pro seront réellement surpris par l'impression de finesse qui ressort de cette nouvelle carrosserie. Le côté monocoque est un plaisir pour les yeux et un régal au touché. Moins de vis apparentes, moins de séparation grâce à un nombre d'éléments réduit et l'intégration presque invisible des LEDs à travers la carrosseries sont autant de qualités que possède cette nouvelle carrosserie. Elles font de cette génération de Mac, la nouvelle référence en matière de fabrication et d'usinage d'ordinateur portable. Les fabricants de PC ont une fois de plus un immense retard à rattraper.
Apple semble avoir mis l'accent sur le refroidissement de la machine. La coque reste fraîche en utilisation classique (internet et mails). Elle ne commence à se réchauffer qu'avec une charge élevée sur plusieurs minutes. L'utilisation de la GeForce 9600M GT au lieu de la 9400M augmente un peu plus la température sans pour autant atteindre les sommets des générations précédentes. A noter que l'alimentation externe fournissant toujours 85W est plus petite.
Seul défaut que nous avons pu constater, la coque semble moins bien dissiper l'électricité statique résiduelle du Mac.
L'écran glossy
L'écran brillant "glossy" a été un grand sujet de débat lors de l'annonce de ces nouvelles machines. La standardisation de ce type d'écran a même été "condamnée" par une grande partie de la communauté Mac. Sans être aussi extrémistes que certains, nous avons été dubitatifs lors de cette annonce à la Keynote.
Les premières minutes d'utilisation ont été très ambiguës, partagé entre le plaisir d'avoir un écran d'une qualité irréprochable et l'impression d'être "le héros de chacune de nos actions". Cette seconde impression disparaît rapidement. On finit par ne plus voir le(s) reflet(s) quelque soit l'activité que l'on adopte (web/mail, DVD, imagerie...).
Après quelques jours d'utilisation, nos doutes se sont totalement dissipés. L'écran LED est d'une qualité supérieure, bien plus net, bien plus lumineux sans pour autant dénaturer les couleurs. La lecture de photos ou de films est un réel plaisir. Il suffit de visiter le site de bande annonce sur Quicktime pour s'en convaincre.
Seuls les professionnels de l'image (nombreux sur notre plate-forme) pourront s'autoriser une critique de l'écran.
Nous noterons une mesquinerie de la part d'Apple, la télécommande pour Front Row est en option à 19€. Un coup supplémentaire qui empêche de profiter totalement de son écran. Voilà qui nous rappelle un peu que le Wifi et le Bluetooth sont en option sur le Mac Pro.
Trackpad multitouch
Il ne faut pas se leurrer, le trackpad multitouch reste un gadget... Mais comme tous les gadgets signés Apple, il devient très rapidement indispensable et le retour à un Mac (ou PC) ne disposant pas de cette technologie est désagréable. Les fonctionnalités sont identiques à celles que l'on trouve sur les iPod Touch et iPhone, les habitués de ces autres "gadgets" ne seront vraiment pas dépaysés. On en vient a regretter que trop peu de logiciels soit optimisés pour ces fonctionnalités novatrices.
Performances globales
Apple a joué très serré lors de la sortie de cette machine axant sa communication sur l'aspect extérieur de la machine, oubliant de montrer qu'il n'y eu qu'une augmentation de puissance très minime. Sur les MacBook Pro ce sont des Core2Duo 2.4Ghz, 2.53Ghz ou encore 2.8 Ghz (en option), une évolution de l'ordre d'une centaine de MegaHertz par rapport à la génération précédente.
Le firme compense en passant la mémoire en DDR3, n'apportant malheureusement que peu de gain. C'est surtout le passage à 4Go (au lieu de 2Go) en standard qui fera la différence.
Les disques continuent d'augmenter en taille sans vraiment se démarquer de la concurrence. Ils passent de 250Go à 320Go de base, ce qui est très confortable pour une utilisation nomade. Ceux qui utilisent leurs MacBook comme machine principale opteront pour un disque plus large qu'il faudra coupler avec un disque externe pour ses sauvegardes.
La réelle nouveauté en terme de performance est l'abandon (enfin!) des cartes graphiques intégrées signées Intel. La GeForce 9400M remplace avantageusement la X1300 sur les MacBook, offrant des performances très correctes que ce soit en 2D ou en 3D. Cette nouvelle carte rempli parfaitement son rôle, offrant une aide précieuse lors de la lecture de vidéo HD ou de jeux 3D. Sans être une bête de course, elle offre des performances correctes permettant de lancer des jeux récents un peu gourmand proscrits sur l'ancienne X1300.
Les MacBook Pro adoptent un double système graphique. C'est une GeForce 9600M GT largement plus adaptée aux gros joueurs qui prend place aux côtés de la 9400M. Ainsi la petite carte permet une utilisation classique du Mac, augmentant l'autonomie de la machine (proche de 5h en utilisation réelle) alors que la plus grosse offre des performances largement supérieures mais consomme bien plus d'énergie.
Le changement d'une carte à l'autre est actuellement décidé par l'utilisateur. L'intégration de cette fonctionnalité semble avoir été effectuée à la va-vite dans une version intermédiaire de Mac OS X 10.5.5. En effet l'utilisateur qui doit malheureusement fermer de session pour valider le switch et le choix est assez mal intégré dans les préférences système. Ce système existant déjà sur PC, de manière bien plus transparente, il ne fait aucun doute qu'Apple améliorera ce système dans les futures versions de Mac OS X.
La disparition du Firewire
L'autre sujet de controverse lors de la keynote fut la disparition du port Firewire sur les Macbook et le seul port Firewire 800 sur les Pro. Il faut dire que sur ce point, nous sommes assez d'accord avec les critiques.
Sans être un défaut majeur, cela peut être très pénalisant pour ceux, qui comme nous, avaient choisit d'avoir une partie de leurs données et sauvegardes sur un disque externe Firewire. Sur le Pro, un adaptateur 800 vers 400 est donc obligatoire pour récupérer son espace de travail à l'identique. Cet adaptateur n'est, bien sûr, pas fourni avec la machine et peut retarder l'adoption définitive du nouveau Mac.
Cette petite régression ne devrait pas poser de problèmes aux nombreux switchers qui profitent d'une nouvelle génération se démarquant enfin par son style pour passer sur Mac. Elle ne devrait contraindre que les MacUsers confirmés. Et ce n'est pas l'argumentation d'un USB 2 plus rapide qui va changer ce fait, beaucoup de ces MacUsers qui ont choisis de suivre les choix d'Apple pour leurs connectiques externes et se sont massivement équipés en périphériques Firewire. Dommage...
Première conclusion
Malgré une très faible augmentation de puissance, cette nouvelle génération de machine est globalement une grande réussite.
La nouvelle coque "Unibody" met tout le monde d'accord. C'est une nouvelle ère de l'informatique qui commence, et la société de Cupertino a, une fois de plus, pris une avance très confortable sur ses concurrents directs.
L'écran participe largement à cette réussite malgré une critique massive des utilisateurs Mac. Sa luminosité et sa netteté en font un bijou visuel hors norme. Avec un tel niveau qualitatif, on en vient à regretter qu'un lecteur Blu-ray ne soit pas disponible en option.
Le seul bémol est la disparition du Firewire 400 pour tous les MacUsers qui s'étaient équipés avec des périphériques à cette norme. Ce n'est cependant pas la première fois qu'Apple change d'optique sans vraiment prévenir. Une fois de plus nous finirons par nous y habituer ;)
Il fait plaisir de voir que le MacBook a subi la même cure de rajeunissement, profitant de la même qualité de fabrication. Cela en fait une très bonne machine de début de gamme.
Comparatif avec un MacBook Pro première génération.
Nous avons choisis de comparer ce MacBook Pro avec la première génération (RevA) de MacBook Pro, nous pourrons ainsi voir l'évolution de la gamme Pro des portables Apple depuis les débuts de la collaboration avec Intel. Nous avons réalisé une série de tests visant à comparer les performances des différents composants des deux Mac.
Les deux machines sont utilisées dans leurs configurations standard d'usine. Le MacBook Pro "Unibody" profite de l'option 2.8Ghz. Les mises à jour de Mac OS X ont été exécutées.
Configurations : | |||
Modèle : | MacBookPro RevA | MacBookPro Unibody | |
Processeur : | Intel CoreDuo 1.83Ghz | Intel Core2Duo 2.8 Ghz | |
Bus système : | 667 | 1067Mhz | |
Mémoire : | 1Go DDR2 | 4Go DDR3 | |
Disque dur : | 80Go (5400 tr/m) | 320Go (5400 tr/m) | |
Carte Vidéo : | Ati X1600 (128Mo) | 9400M(256Mo partagée) | 9600M GT(512Mo) |
Système : | Mac OS X 10.4.11 | Mac OS X 10.5.5 | |
Décompression de fichier : | |||
RAR (485Mo) | 120s | 33s | |
7z (583Mo) | 37s | 17s | |
TGZ (2.7Go) | 330s | 129s | |
Copie USB : | |||
Vers PSP (897Mo) : | 182s (4.9 Mo/s) | 164s (5.5 Mo/s) | |
Vers clé (2.7Go) : | 418s (6.4 Mo/s) | 426s (6.3 Mo/s) | |
Depuis clé (2.7Go) : | 151s (17.8 Mo/s) | 93s (28,9 Mo/s) | |
Depuis 400D vers iPhoto, 295Photos, 1.1 Go | 285s (3.8 Mo/s) | 294s (3.7 Mo/s) | |
Encodage vidéo (Handbrake 0.9.1) : | |||
Xvid (charge CPU): | 63.22 fps (85%) | 40.21 fps (35%) | |
x264 (charge CPU): | 39.59 fps (100%) | 24.77 fps (100%) (HB 0.9.2) : 35.70 fps (70%) |
|
Emulation DreamCast (Lxdream 0.9, en % de la vitesse réelle) : | |||
Menus : | 70% | 107% | 107% |
En jeu : | 30% | 50% | 58% |
OpenGL Extension Viewer | |||
OpenGL 1.1 (no FSAA) : | 533 | 465 | 1472 |
OpenGL 1.1 (FSAAx4) : | 195 | 114 | 514 |
OpenGL 1.2 (no FSAA) : | 531 | 479 | 1543 |
OpenGL 1.2 (FSAAx4) : | 211 | 120 | 543 |
OpenGL 1.3 (no FSAA) : | 517 | 479 | 1534 |
OpenGL 1.3 (FSAAx4) : | 210 | 120 | 542 |
OpenGL 1.4 (no FSAA) : | 473 | 477 | 1467 |
OpenGL 1.4 (FSAAx4) : | 200 | 120 | 536 |
OpenGL 1.5 (no FSAA) : | 483 | 479 | 1474 |
OpenGL 1.5 (FSAAx4) : | 200 | 120 | 517 |
OpenGL 2.0 (no FSAA) : | 440 | 437 | 1307 |
OpenGL 2.0 (FSAAx4) : | 200 | 119 | 517 |
OpenGL 2.1 (no FSAA) : | 97 | 137 | 138 |
OpenGL 2.1 (FSAAx4) : | 87 | 112 | 136 |
Cinebench R10 | |||
OpenGL : | 2516 | 4667 | 6040 |
1 CPU : | 1818 | 3213 | |
2 CPUs (ratio) : | 3337 (184%) | 6108 (190%) | |
Quake 4 - id_demo001 - SMP activé - 800x500 | |||
Low (no FSAA) : | 37.53 fps | 60.20 fps | 71.78 fps |
Low (FSAAx4) : | 22.22 fps | 28.15 fps | 70.49 fps |
Medium (no FSAA) : | 34.90 fps | 59.54 fps | 70.51 fps |
Medium (FSAAx4) : | 21.36 fps | 27.88 fps | 68.94 fps |
High (no FSAA) : | 30.47 fps | 57.73 fps | 69.74 fps |
High (FSAAx4) : | 19.62 fps | 27.60 fps | 68.32 fps |
Quake 4 - id_demo001 - SMP activé - 1440x900 | |||
Low (no FSAA) : | 17.44 | 28.51 fps | 68.35 fps |
Low (FSAAx4) : | 9.29 fps | 10.89 fps | 45.17 fps |
Medium (no FSAA) : | 16.40 fps | 28.19 fps | 68.10 fps |
Medium (FSAAx4) : | 9.12 fps | 10.79 fps | 44.67 fps |
High (no FSAA) : | 16.13 fps | 27.29 fps | 66.14 fps |
High (FSAAx4) : | 8.15 fps | 10.71 fps | 44.02 fps |
Ultra (FSAAx4) : | N/A | N/A | 58.55 fps |
Ultra (FSAAx4) : | N/A | N/A | 38.84 fps |
L'augmentation de performance dépasse largement le simple ratio des fréquences processeurs des deux machines. Les composants sont plus rapides et donc plus performants mais profitent aussi de nouvelles optimisations. Le calcul d'une image 3D sous Cinebench montre clairement ces résultats. Le MacBook Pro "Unibody" est près de deux fois plus rapide que son premier ancêtre.
Sans disque dur externe USB2 nous n'avons pas pu faire de tests dans de bonnes conditions. Cependant la copie depuis une clé 8Go montre que cette nouvelle implémentation de l'USB semble plus rapide, la différence serait peut-être encore plus marquée avec un disque interne plus rapide et un vrai disque externe. Tous les autres cas de copie montre une limitation du périphérique branché.
Les nouvelles cartes graphiques permettent de profiter des derniers jeux à la mode en proposant des performances proches des cartes graphiques "moyen de gamme" des ordinateurs de bureau. Couplé au processeur 2.8Ghz, la 9600M GT fait des merveilles, Quake 4 est parfaitement jouable en mode Ultra avec ou sans Antialiasing (x4) dans la résolution native de l'écran. Avec ce processeur, la 9400M fait elle aussi mieux que la X1600, ces deux dernières s'essoufflent rapidement en montant en résolution et en activant l'antialiasing alors que la 9600M GT offre un résultat plutôt constant.
Toujours sous Quake 4, alors que le MBP première génération monte rapidement en température, l'Unibody reste tiède avec la 9400M. Il s'approche cependant des 85°c avec la 9600M GT.
Même le MacBook, limité à la seule 9400M, devrait s'en tirer honorablement sur quelques jeux pourtant gourmands.
Conclusion finale.
Ce nouveau MacBook Pro est une machine réellement performante qui s'adaptera à la majorité des situations de travail ou de loisir informatiques. De base bien équipé, il traversera les années sans problème pour ceux qui conservent leurs Mac plus longtemps que la moyenne. En espérant que les prochaines mises à jour de Mac OS X permettent de mieux tirer partie des 2 cartes graphiques incluses dans ce nouveau petit bijou de technologie made in Cupertino.